Total, Sanofi, la Mairie de Paris, Leclerc, des écoles, des hôpitaux, des bâtiments industriels, et maintenant les particuliers … mais que se passe-t-il sur tous ces toits ? Ils ont tous adopté la solution de rafraichissement passif que propose Cool Roof France, une PME finistérienne créée en 2015. A l’origine, 3 associés avec un problème commun, qui se concentrent sur une solution vieille comme le monde : peindre les toits en blanc pour limiter l’accumulation de chaleur. Comme le font par exemple depuis longtemps les habitants du pourtour méditerranéen, et même … la NASA.
Portrait d’une entreprise réfléchie, bien décidée à prendre sa part dans la lutte contre le réchauffement climatique, en incarnant une façon de travailler juste et équilibrée.
Le coolroof … de quoi s’agit-il exactement ?
Roland Soun : De bien plus qu’une simple peinture blanche. Nous proposons des revêtements réflectifs innovants pour protéger efficacement et durablement les bâtiments des surchauffes. Ces revêtements sont réflectifs ET thermiques, c’est-à-dire qu’ils contiennent des composants qui reflètent plus les rayons du soleil qu’une peinture classique, et des composants qui permettent de ralentir considérablement le passage de chaleur (4x plus qu’une peinture classique)
Nous en avons pour les toits (Cool Roof), les façades (Cool Wall) et les surfaces translucides (Cool Glass).
Ronan Caradec : Appliqué directement sur le toit par exemple, le revêtement Cool Roof va être une solution légère, sans risque de poids pour l’infrastructure des bâtiments, bien plus abordable (20€ HT/ m²) que d’autres solutions d’isolation, facile et rapide d’application, et qui respecte les qualités existantes d’étanchéité ou de sécurité des matériaux sur lesquels il se pose.
Quel intérêt pour les clients ?
Frédéric Lachêvre : du confort pour le personnel et les utilisateurs de ces bâtiments commerciaux, souvent pas ou peu isolés, mais aussi une diminution des factures d’énergie. C’est d’ailleurs de là qu’est partie toute cette démarche, en 2014. Alors gestionnaire immobilier du Leclerc de Quimper, j’avais une toiture en mauvais état, et des fuites énergétiques importantes. J’ai demandé de l’aide à mes prestataires de l’époque, et de tests instrumentés en innovations nous sommes arrivés au revêtement Cool Roof. Résultat : en 1 an la facture a diminué de 15 %, soit environ 20000€ !
Roland Soun : notre solution permet aussi d’augmenter la durée de vie du toit en protégeant les membranes des agressions solaires, et elle est autonettoyante, si bien qu’un simple coup de brosse tous les 2-3 ans suffit à faire partir les salissures, elles ne s’incrustent pas.
Ronan Caradec : il y a également un effet qui me semble compter, surtout dans le contexte actuel, c’est la diminution des gaz à effet de serre (GES). Par exemple, sur un de nos chantiers à Valence, on a atteint une économie de 6,7 tonnes équivalentes 𝐶𝑂2 par an, pour une surface de 18000m².
Très bien, mais quel rapport avec la NASA ?!
Frédéric Lachêvre : en août 2018 une sonde envoyée étudier le soleil dans le cadre du programme Solar Probe de la NASA, a hébergé une sorte de « Cool Roof ». Il s’agissait d’une couche de peinture céramique blanche, spécialement développée pour répondre aux contraintes des projets spatiaux, qui avait été appliquée sur le bouclier thermique de la sonde. L’objectif était de la protéger du rayonnement solaire direct, en le réfléchissant au maximum pour que ce qui se trouve en-dessous ne chauffe pas trop…comme pour Cool Roof !
En quoi votre activité s’inscrit-elle dans une démarche durable ?
Ronan Caradec : Nous avons toujours eu la volonté de faire une entreprise différente. Pour les hommes (clients, équipes, partenaires ...) et pour l’environnement. Cela se traduit avant tout par notre cœur de métier, qui permet de limiter l’utilisation de climatisation et donc de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, que ce soient les émissions directes des systèmes de froid (halocarbures), mais également les émissions indirectes dues à la production d’électricité que nécessitent lesdits systèmes. Nous travaillons énormément à faire connaître ce genre de solutions passives, qui permettent d’enrayer, ou du moins de limiter, le réchauffement climatique, à notre échelle.
Nous sommes aussi attentifs à la conception de nos produits, que nous essayons d’éco-concevoir au mieux. Nous avons ainsi réussi à remplacer une partie des pigments par de la coquille d’huitres, dont le calcaire assure ainsi la réflectivité. Côté humain nous travaillons actuellement sur un projet pour inclure un public éloigné du marché de l’emploi, dans notre réseau d’applicateurs.
Enfin, nous avons depuis nos débuts un pôle Solidarité, qui vise à rendre accessible un meilleur confort thermique aux moins bien lotis. Cela se concrétise par le ‘coolroofing’ de certains établissements, en France mais aussi à l’étranger, dans des pays en voie de développement, premières victimes du réchauffement climatique. Nous essayons ainsi de lever des fonds pour ce type de projets, qui a jusqu’ici inclus par exemple l’hôpital-péniche Adamant à Paris ou plusieurs écoles au Sénégal.
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